CHARLIE BAUER MARATHONIEN DE L'ESPOIR
lundi 13 novembre 2007
à
HORS-CIRCUITS
4 rue de Nemours
75011 Paris
(m° oberkampf/parmentier)
 
de 18h30 à 20h
 
rencontre avec
Charlie Bauer, critique social, auteur de Fractures d’une vie (éd. du Seuil), et Martin Monge , réalisateur, autour du documentaire Charlie Bauer marathonien de l’Espoir à l’occasion de sa sortie DVD.
 

 
La rencontre avec Charlie Bauer sera suivie d’une projection du film, à 20h30, à La Cantada (13 rue Moret 75011 Paris – à 5mn à pied).
 

Charlie Bauer
 
Les premiers jours d’existence de Charlie Bauer furent déjà vécus dans la clandestinité. Son père est communiste et résistant à l’occupant nazi dans les maquis de Provence. D’une fratrie de quatre enfants, les choses se compliquent du fait d’une origine jaune étoilée. Et roulez jeunesse dans ces tribulations où l’ignominie se gausse d’Histoire! L’adolescence le voit adhérer aux jeunesses communistes, puis s’en démarquer lorsque le Parti vote les crédits de guerre pour l’Algérie coloniale.
Il se marginalise dans une revendication de lutte armée, qui -de l’expropriation de la marchandise à sa redistribution- le voit aussi impliqué au côté du FNL, dans la guerilla pour l’Indépendance de l’Algérie.
Le pouvoir d’Etat criminalise ces actions.
 
Charlie Bauer 5
 
Il est arrêté, torturé, et condamné à 25 ans de réclusion criminelle. S’ensuit un périple d’un quart de siècle dans les prisons de France, dans les Quartiers de Haute Sécurité où il vécut 9 ans. En se battant contre l’appareil pénitentiaire, il revendique le droit au savoir, à l’étude. Des années de luttes acharnées dans les mutineries, les tentatives d’évasion...
Et toujours, plus que jamais, sa revendication conceptuelle de révolte en révolution.
Libéré après quatorze ans de détention, il revient vite à une vie de clandestin où il croise Jacques Mesrine en activiste contre les QHS, avant de replonger pour dix ans, jusqu'en 1988. Il écrit alors un livre autobiographique, Fractures d’une vie (éd. du Seuil) dont il se sert dans ses interventions auprès des lycées, des facs, des structures culturelles pour instruire une pédagogie de réflexion et de pratique critique de tous les enfermements.
Il se définit, du fait de sa spécialisation en sociologie, “critique social de proximité”. Enseignement alliant culture et social.
Ne ménageant rien de sa radicalité révolutionnaire, il donne fond et forme à cette parole élevée en concept:
 
“Soyons réalistes: exigeons l’impossible!”
 
LIBERTE
 

Le film
 
Bandeau Charlie Bauer
 
Né du désir de graver une empreinte filmique et de transmettre au plus grand nombre le message radical de Charlie Bauer, ancien détenu aujourd'hui sociologue de proximité, ce documentaire de 60mn trace le portrait d'un homme engagé dans la vie comme dans la lutte.
 
C’est un long parcours qui a amené Charlie Bauer à être ce qu’il est devenu depuis une vingtaine d’années: critique social et sociologue.
De l’insoumission élevée en principe, en devoir, ainsi que l’invoquait déjà St Just à l’Assemblée Constituante de 1793. Il convient de traduire ce référent historique dans la lutte de Charlie Bauer pour expliquer son intransigeance, sa radicalité contre toute forme et système d’écrasement, de négation et d’éradication de la dimension humaine.
Cet homme, loin de vouloir donner quelque leçon, s’identifie à Tous : il est, dit-il, essentiellement chacun de nous. A contrario des prosélytismes prétendant articuler quelque message de vérité, il est le reflet sans complaisance de ce que nous sommes.
Toujours à pratiquer une forme de propagande par le fait, le signifiant de ces idées à l’épreuve des faits, il ne se prétend pas l’exemple à suivre. Il est le servant impénitent, dit-il, inscrit dans l’évolution de l’Humanité. Evolution qui, pour peu qu’elle s’associe d’un préfixe R,initiateur de Rêve, de Rage, deviendrait Révolution, articulant le Mouvement, et donc la vie même.
De toujours, cet homme trouve son inspiration dans cette évolution rêveuse et rageuse.
Gorki disait: “Homme est un mot qui sonne juste”. Selon Nietzsche, “...une corde tendue ...”. Plus prosaïquement, l’homme se définit aussi par ce réalisme à exiger l’impossible. Ce témoignage serait prometteur de vérité peut-être, d’authenticité plus sûrement.
 
De ces capacités humaines radicales d’être ce que nous sommes et devenons; de son engagement aux jeunesses communistes, puis de sa scission avec les diktats du Parti votant les crédits de guerre pour l’Algérie coloniale; sa marginalisation -criminalisée par l’appareil d’Etat- à exproprier la marchandise pour la redistribuer dans les quartiers pauvres de Marseille; son implication au côté du FLN, son arrestation dans le cadre d’une opération militaire; la torture puis sa condamnation à 25 ans de réclusion criminelle, dont 9 années au Quartier de Haute Sécurité... jamais il ne fut en contradiction de ses idées évolutionnaires et de ses pratiques. En contraste sûrement, en contradiction rarement.
 
Un mot encore pour le dire: “Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent” disait le poète, alors vivons!
 
Empruntons à B. Brecht pour conclure momentanément ce propos en forme de présentation:
 
Celui qui lutte un jour, c’est très bien.
Celui qui lutte une semaine c’estformidable.
Celui qui lutte un mois, c’est extraordinaire.
Mais celui qui lutte toute sa vie, celui-là est indispensable!

 

 
CHARLIE BAUER MARATHONIEN DE L'ESPOIR
Un film de Martin Monge, Julien Audbert, Charlie Bauer et Jacques Monge
Avec Charlie Bauer et Davy Delet
Réalisé par Martin Monge
Mis en Musique par Boulaone, et Les Frères Freaks
Illustré avec les gravures de Hassan Musa
Produit par DAM
Durée 60 min. Format 16/9 PAL 20 euros
 
DVD en vente et location à Hors-circuits
 

 
Voir la bande annonce du film et visiter le site
dédié au DVD.

 
DVD Charlie Bauer
 
Charlie Bauer 1
 
Charlie Bauer 4
 
Charlie Bauer Clairvaux
 

J’accuse
 
Charlie Bauer 6
 
«Ceux qui nous paraissent grands le sont bien souvent parce que nous sommes à genoux »
Debout, hommes de la terre, devenez enfin ou encore ce que vous êtes: des hommes !
Essayons encore de nous parfaire homidiens entre nous, et non plus lupus de l’un à l’autre, comme il est dit et pratiqué dans cet espace planétaire pluriquotidien, où il est d’évidence que l’homme a autant de raisons d’être bon que son contraire, ne pratiquant souvent cette raison d’être qu’à contrario de l’Etre de raison qu’il conviendrait.
Pour évoquer la condition humaine autrement que par le truchement littérateur et même philosophique, pensez-vous que la sacro-sainte «Raison d’Etat» soit bien conforme à l’état de raison?
L’impérativité étant dans l’accusation et partant, dans la revendication :
J’accuse l’Etat, prétendu garant de l’état de droit, de faillir à ses devoirs –et les plus fondamentaux, même- quand ce ne serait que ceux instruits par la Déclaration des Droits de l’Homme, stipulant que nous sommes tous égaux devant la loi.
J’accuse cet état de fait dont la responsabilité revient à l’Etat.
J’accuse la politique étatique de n’être que ce qu’elle est, une oligarchie politicarde à des années-lumière du sens politis du terme grec et dont la pratique serait au service de la cité.
J’accuse le Nationalisme érigé en Front commun de pensées, de comportement, et qui prône dans ses flatulences et rôts ponctuels, l’exclusion, la discrimination, la manipulation, la domination, l’exploitation, l’effraction des consciences, l’infraction du droit social, économique, civil, pénal…
J’accuse cette même oligarchie de nous contraindre à la pensée unique et télécrate, par induction de planification culturelle, sociale, économique, historique.
J’accuse la perversion phallocrate qui, depuis des millénaires, nous oblige dans la pornographie dominante des rapports homme-femme.
J’accuse le poète qui prétend que la femme est l’avenir de l’homme alors que celui-ci ne conçoit que le seul rapport culaire avec la féminité de cet individu identifié au 3615 de tous les désirs fantasmatiques et cul-turels.
J’accuse la femme dans son rapport prostitutionnel à l’homme.
J’accuse la mondialisation qui va de l’Euro au Waterloo de toute intelligence sociale et humaine.
J’accuse ces manipulateurs intellocrates pontifiant par livre noir et bordant le lit de la Pensée Unique où se vautrent les certitudes conformes de la sénescente facilité.
J’accuse nos éducateurs d’être éducastreurs des forces vives de l’espoir et de sa pratique revendicatrice.
J’accuse ce Dieu d’être patron et patrie, et ses apôtres patriotes. J’accuse ses saints et patrons à ne pouvoir être ces seins nourriciers de la pensée humaine.
J’accuse le désespoir, s’il n’est autrement perçu que comme la forme supérieure de la critique et qu’il convient d’appeler bonheur.
J’accuse l’amour lorsqu’il est comptable d’une réciprocité, donc commerciale.
J’accuse la haine si elle ne sait se concevoir de classe.
J’accuse ces pédophiles politicards de baiser et tuer l’enfance en chacun de nous.
J’accuse l’ignorance de se conforter dans la bonne conscience d’un Savoir, digéré par un pouvoir gargantuesque.
J’accuse les optimistes s’ils ne savent être pessimistes des réalités existantes.
J’accuse l’homme d’avoir fait du loup son chien et de l’homme son esclave.
J’accuse cette aristocratie promue en Cour boursière, d’être ce qu’elle n’est pas –aristocrate- et ce qu’elle est: assassine du genre humain.
J’accuse l’homme d’être prédateur de toutes les espèces, végétales et animales et de la sienne en particulier.
Je vous accuse en m’accusant d’être ce que nous sommes, mais critiques cependant, ce qui nous autorise à être différents.
En vous espérant bonne accusation de ce vrac accusateur. Charlie Bauer, sociologue.
 
Charlie Bauer 2
 

 

Une rencontre organisée par l'association ZU.

 
 
 
 
 
 

 

 
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Tél : 01 48 06 32 43
E-mail : info@horscircuits.com
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

 

 
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