CINÉMAS HORS-CIRCUITS, SÉANCE N°3
Pour sa troisième séance, Cinémas hors circuits
-le rendez-vous en salle de cinéma du magasin Hors-circuits- programme, en pellicule, deux perles rares:

 
Les loups dans la bergerie de Hervé Bromberger, 1960
La fille aux yeux d'or de Jean-Gabriel Albicocco, 1961
deux productions Madeleine films

lundi 11 janvier 2016
19h30 Le Brady
39 bd de Strasbourg
75010 Paris
(m° Chateau d'eau/ Gare de l'est/ Strasbourg St Denis)

réservations: www.lebrady.fr

> à 20h: Les loups dans la bergerie
> à 22h: La fille aux yeux d'or

 

Les loups dans la bergerie
Les loups dans la bergerie
de Hervé Bromberger, France, 1960, 85’ , avec Jean-Marc Bory, Pascale Roberts, Jean-François Poron, Pierre Mondy, Françoise Dorléac, Jean Babilée, Jacky Moulière, Sophie Daumier. Musique : Serge Gainsbourg, Alain Coraguer.
 
« On a beaucoup parlé des « Blousons noirs ». L’Angleterre depuis des mois avec ses « teddy boys », la Suisse, l’Amérique, la Pologne même, connaissent elles aussi cette jeunesse en révolte, incapable de s’adapter et s’intégrer dans la société d’aujourd’hui.
 
Les loups dans la bergerie
 
Ce problème irritant et inquiétant avait tenté romanciers et cinéastes. Le nombre d’œuvres consacrées à la jeunesse ne se comptent plus en effet. Cependant, pour sa part, le jeune réalisateur Hervé Bromberger pensait que le cinéma, avec son dynamisme et sa puissance d’expression, permettrait, mieux encore que tout autre moyen, de traiter utilement cette question. Il savait aussi que s’il voulait sortir de la facilité, s’il voulait passionner le public et alerter l’opinion, il lui fallait traiter au cinéma un sujet à la fois inédit et d’une force peu commune », écrivait Gérard Bruno dans Le Petit matin, en 1960.
 
Les loups dans la bergerie
 

Les loups dans la bergerie
 
Adaptant le roman éponyme de son ami Jean Amila, Hervé Bromberger (Asphalte, 1959, Les quatre vérités, 1962) met en scène une bande de jeunes « asociaux », certains au casier déjà bien chargé, qui rêvent de faire la loi dans le milieu. Ils connaissent les noms et les pedigree de tous les gangsters célèbres et en font leurs idoles. Aussi sont-ils fascinés par Pierrot-Jasmin (Jean Babilée) et sa bande qui, après une évasion sensationnelle de la prison des Baumettes viennent se cacher dans la maison de redressement que gèrent Irène et Roger (Pascale Roberts, Jean-Marc Bory). Mais bien vite les gangsters montrent leur vrai visage. Les « moutons » de la bergerie deviendront-ils de petits loups ?
 
Les loups dans la bergerie
 
Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie, ce « polar psychologique », pourtant salué par la critique, fut sujet à polémiques et occasionna de nombreux débats appelés à « connaître de profondes résonances humaines et sociales » ( l’Est Républicain) . Derrière ce policier certes violent et réaliste, sa cache une particularité : celle de montrer les gangsters et les jeunes sous leur vrai visage, loin des clichés, véhiculés notamment par le cinéma.
On y entend également la première musique de film de Serge Gainsbourg.
 
Les loups dans la bergerie
 
Hervé Bromberger (1918-1993), débute dans le journalisme et tient la rubrique aéronautique dans un journal méridional. Mobilisé en 1939, il quitte l’armée en 1943, devient contrôleur dans une salle de cinéma parisienne, puis assistant de Henri Decoin ; il fait de la critique cinématographique au journal Combat et fonde l’hebdomadaire Cinévogue. C’est alors qu’il est choisi par les producteurs de L’aigle à deux têtes pour y être le conseiller technique de Jean Cocteau. Il devient collaborateur technique (situation intermédiaire entre le metteur en scène et le premier assistant) de MG Sauvageon pour Bal Cupidon, Le roi et de Henri Jeanson Lady Paname. En 1950, il réalise son premier film, Identité judiciaire, puis Seul dans Paris avec Bourvil en 1951, Les fruits sauvages en 1953, La bonne tisane avec Bernard Blier en 1957. Dans les années 70 et 80, il travaillera pour la télévision.
 
Les loups dans la bergerie
Extrait du dossier de presse
 
La fille aux yeux d'or
 
La fille aux yeux d'or
de Jean-Gabriel Albicocco, France, 1961, 95', avec Marie Laforêt, Paul Guers, Françoise Prévost, Françoise Dorléac. Musique: Narciso Yepes. Lion d'argent à la Mostra de Venise 1961
 
Inspiré du roman d'Honoré de Balzac paru en 1835, La Fille aux yeux d'or met en scène un photographe de mode, séducteur cynique. Marsay entretient une relation étroite avec Eléonore San Real, dite Léo, sa plus vieille amie.
 
Par ailleurs, il appartient aux Dévorants, une société occulte d'entraide, qui se met à son service pour faire aboutir ses aventures érotiques. Rencontrant par hasard une belle et attirante jeune fille, le conquérant se met en tête de percer son secret : qui l'entretient et vit une relation amoureuse avec elle?
 
La fille aux yeux d'or
 
La fille aux yeux d'or
 
VENISE, 23 août 1961 (AFP) – «La fille aux yeux d’or, premier long-métrage d’un metteur en scène de 24 ans, Jean-Gabriel Albicocco, de lointaine origine italienne, a été présenté hier par la France au Festival de Venise, en présence du réalisateur et de ses principaux interprètes, Marie Laforêt et Paul Guers, qui ont été très applaudis.
Une certaine poésie, la beauté des images qui rappelle l’esthétique de Jean Cocteau et en particulier de « La belle et la bête », l’audace sans précédent de certaines scènes, traitées cependant avec tact, ont emporté l’admiration […]
L’audace, il en fallait pour adapter à l’écran la nouvelle la plus scabreuse de l’œuvre de Balzac, traitant, près d’un siècle avant Marcel Proust, des tendres et violents sentiments qui unissent deux femmes. Albicocco a transposé l’action à l’époque contemporaine : Henry de Marcay, le dandy, est devenu un célèbre photographe de mode ; sa demi-sœur, Eléonore San-Real, a perdu sa particule en devenant simplement son associée. La « fille aux yeux d’or » n’est plus une illettrée, mais une étudiante qui refuse de dire son nom. Comme dans la nouvelle, la rivalité d’Henry et d’Eléonore, qui se disputent le cœur de la jeune fille, se terminera tragiquement.
L’interprétation a paru remarquable avec Paul Guers, séducteur troublant et trouble, Françoise de Prévost, élégante et implacable, Marie Laforêt qui évoque une biche aux abois.»
 
La fille aux yeux d'or
 
Henri Chapier –Combat - « Et lorsque les yeux émerveillés par la beauté des images l’esprit se ressaisit, on n’en sait que plus gré à J-G Albicocco d’avoir manié avec délicatesse un sujet aussi dangereux à porter à l’écran.
Cependant, ce qui frappe d’abord le spectateur, ce sont moins les intentions profondes et la personnalité du réalisateur. D’aucuns, même lui en voudront d’avoir montré à l’occasion d’un premier film une telle maîtrise technique et cette surabondance de plans recherchés, compliqués à la limite de la sophistication. En fait, l’idée des projecteurs braqués à même la caméra, le sentiment des décors intérieurs, la lumière grise et triste du cinéma des années 1940 suscitent mille références et font conclure à une eouvre ciselée, presque « léchée » comme on dirait en argot de métier. Personnellement, je ne puis cacher le plaisir intense éprouvé lors de cette projection qui nous réconcilie non seulement avec le cinéma, mais avec l’art. »
 
La fille aux yeux d'or
 
Jean-Gabriel Albicocco (1936-2011), fils de Quinto Albicocco (directeur de la photographie franco-italien qui travailla notamment avec Georges Franju, Jean Rollin et Agnès Varda, il signe la photographie de tous les films de son fils), il travaille avec Marc'O comme directeur de la photographie pour Closed Vision, présenté lors du 7e festival de Cannes en 1954. Il est assistant de Jules Dassin pour Celui qui doit mourir en 1957 avant de réaliser plusieurs courts métrages, puis des longs métrages pendant une dizaine d'années.
 
La fille aux yeux d'or
La couverture du dossier de presse, réalisée par le célèbre couple d'affichistes Guy Jouineau et Guy Bourduge (Les tontons flingueurs, Fellini roma,
Barry Lindon, Blade runner
...)
 
La fille aux yeux d'or
 

 

 

 

 
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