REFLETS DANS UN OEIL MORT: MONDO MOVIES ET FILMS DE CANNIBALES
samedi 11 décembre 2010
à HORS-CIRCUITS
4 rue de Nemours
75011 Paris (m°Oberkampf/ Parmentier)
de 18h à 20h
 
rencontre avec
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud autour de leur ouvrage Reflets dans un oeil mort: Mondo movies et films de cannibales qui vient de paraître aux éditions Bazaar&co.
 
discussion animée par Laetitia Barbier

 
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pellicule de tournage d'Angelo et Anfredo Castiglioni
 
Le livre
 
Mondo movies et films de cannibales. Deux genres qui n’en sont qu’un, à mi-chemin entre le documentaire et le film d’horreur.
De Mondo cane (1962) à Cannibal holocaust (1980), plus de vingt ans d’images-choc, de polémiques, de scandales. Un cinéma du XX e siècle, inconnu, mystérieux. Ici, les explorateurs se perdent dans la jungle, fusils et caméras aux poings. Ici, le monde entier est un spectacle et la vie et la mort sont authentiques. Authentiques, vraiment ? Où se termine la réalité et où commence la fiction?
De l’Italie à la France, en passant par les États-Unis, Reflets dans un œil Mort est le premier ouvrage français à analyser cette fascinante cinématographie parallèle, véritable panorama du bizarre.
Des documents rares et inédits vous mèneront vers cette esthétique étrange. De L’Amérique insolite jusqu’à La France interdite, de Mondo Hollywood jusqu’à Face à la mort, un voyage aux frontières de l’extrême…
 
« Les mondo movies et films de cannibales sont deux frères jumeaux issus d’une même matrice. Ils ressortent en fait d’un seul genre que l’on pourrait appeler, un peu à défaut d’autre chose, le docu-horreur. Le principe en est simple : il s’agit de mélanger images prises sur le vif et scènes de fiction dans le but de créer une confusion dans l’esprit du spectateur. Le documentaire, genre associé à la notion de règle déontologique, est détourné au service du sensationnel et de l’image-choc. Les sujets sont toujours les mêmes : la violence, la mort, le retour à un état primitif dégénéré. Les lieux choisis sont lointains afin de satisfaire le désir d’exotisme du public, mais aussi pour établir un contraste entre l’état civilisé (sous-entendu celui du spectateur) et l’état de nature (les indigènes folkloriques).
Et puis bien sûr il y a l’horreur. Les mondo et films de cannibales sont des films d’une violence extrême qui ne reculent devant rien pour choquer le spectateur : tortures, comportements sexuels extrêmes, massacres d’animaux non simulés, exécutions sommaires, le tout aggravé encore par la confusion entretenue sur la nature des images montrées.
Le discours de ces productions est là aussi toujours le même : l’homme est un loup pour l’homme, sa nature est la violence.
Parfois ambiguë dans sa formulation, cette vision du monde est au diapason d’un dispositif cinématographique oscillant en permanence entre dénonciation et complaisance pure et simple. Cinéma d’exploitation par excellence, le docu-horreur est aussi un genre hybride. Il emprunte son langage à la fois au cinéma de genre et à « l’art et essai » et anticipe une rhétorique télévisuelle qui finira par l’achever. Au carrefour de nombreux courants esthétiques, politiques et philosophiques, il jette des ponts entre l’underground et le grand public, abolit la frontière entre le vulgaire et le poétique.
Totalement imprégné des remous d’une période allant du début des années 60 au milieu des années 80, il constitue plusieurs décennies après un fascinant objet cinématographique, le témoignage excentrique d’une histoire secrète du XXe siècle.
 
Regarder ces films aujourd’hui, c’est plonger son regard dans un miroir déformant dans lequel nous pouvons nous reconnaître ou pas. C’est vivre une expérience qui nous pousse à mobiliser toutes nos facultés critiques, à ressentir dans son intimité une profonde décharge sensitive.
C’est le moindre de ses paradoxes : le docu-horreur, bien que souvent qualifié de morbide, s’avère au final d’une vitalité peu commune. »
 
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud
 

Reflets dans un oeil mort: Mondo movies et films de cannibales, éd. Bazaar&co, 2010, 30 €

 

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L'Amérique interdite de Romano Vanderbes  
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VHS Face à la mort de Conan Le Cilaire
 
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les flagellants napolitains dans Mondo Cane
 
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Addio ultimo uomo d'Angelo et Alfredo Castiglioni
 
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Les interdits du monde de Chantal Lasbats
 
Sébastien Gayraud & Maxime Lachaud
 
Né en 1973 à Millau, Sébastien Gayraud est enseignant en cinéma et conférencier. Ses spécialités sont le fantastique et l'horreur. Il est auteur notamment de plusieurs articles sur Roman Polanski, Stephen King et Serge Brussolo ainsi que d'une thèse sur le thème de la maison hantée. Ses prochains textes à paraître sont dédiés aux films de cannibales et à Mark Z. Danielewski. Passionné par l'esthétique documentaire et d'une manière générale par ce qu'il désigne comme « la culture de l'apocalypse », il se consacre depuis plusieurs années au cinéma d'exploitation sous toutes ses formes, et partage sa vie entre la recherche et ses créations artistiques personnelles.
Né en 1975 à Carcassonne, Maxime Lachaud est journaliste et essayiste. Ses sujets de prédilection se tournent vers le Sud des États-Unis, l'esthétique du grotesque et les courants artistiques en marge. Il est l'auteur de l'ouvrage Harry Crews, un maître du grotesque, a co-dirigé l'anthologie sonore Aux Limites du son et a co-écrit des ouvrages touchant aussi bien aux domaines musicaux (Carnets noirs Acte II, Obskure opus 1…), au cinéma (Le Sud au cinéma, Spectacles grotesques…) ou à la littérature (Cormac McCarthy: Uncharted Territories, Les Vestiges du gothique…). Il travaille en ce moment à l'élaboration d'un ouvrage, mi-anthologie mi-enquête, sur la représentation des pequenauds du Sud dans le cinéma américain.
 

Laetitia Barbier
 
Etudiante en Histoire de l'Art, spécialisée dans la contre-culture américaine, Laetitia Barbier a récemment terminé une étude sur les sources thélèmites dans l'oeuvre de Kenneth Anger et travaille actuellement sur Joe Coleman, peintre et collectionneur.
 
 
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